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40 ans, 40 portraits | Marie-Cécile Pennequin
D'une école d'ingénieur en bâtiment au maraîchage bio... découvrez le parcours de Marie-Cécile Pennequin, ancienne étudiante du Master en Management de la Solidarité et de l'Action sociale (2018).

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Ingénieure de formation (HEI Lille), j’ai rapidement ressenti le besoin de terrain et de concret : je ne voulais plus être assise en amphi. J’ai alors poursuivi ma formation en alternance dans le secteur du bâtiment, à Paris.
Sensible aux problématiques sociales, j’avais depuis longtemps le désir de travailler dans l’insertion par le bâtiment. Mais vivre à Paris m’a fait réaliser mon besoin de vivre dans un cadre semi-rural, alors que ce secteur impose souvent une proximité avec les grandes villes.
En 2015, j’ai vécu les attentats de Paris de plein fouet. Cet événement m'a profondément marquée et m’a poussée vers l’humanitaire. Je suis partie en mission avec SOS Chrétiens d’Orient, avant de constater qu’il y avait aussi beaucoup à faire en France.
C’est dans ce contexte que j’ai intégré l’Ircom en 2016, où j’ai consacré mon mémoire à une thématique émergente : le « retour à la terre » (la permaculture a le vent en poupe, visibilité de la ferme du Bec Hellouin, etc.).
J’y découvre les écoles de production, et décide de m’investir dans un projet de formation pour les jeunes par le maraîchage. De l’insertion par le bâtiment, je passe à une insertion par le travail de la terre, dont les bienfaits sont largement reconnus.
Mon stage de fin d’études devient le tremplin de mon projet entrepreneurial. Je le réalise à la Bonne Ferme où on m’encourage à créer une proposition pour les moins de 18 ans. L’Ircom m’a offert une grande liberté pour rencontrer les acteurs des écoles de production, en adaptant mon emploi du temps et en facilitant mes déplacements.
Les prémices de l’École des Semeurs
2017 : Je commence à rechercher des terres et à définir la région où implanter mon projet. À l’automne, tout s’accélère : on me propose des terres en Normandie, région qui faisait un appel à projets pour ouvrir des écoles de production.
Février 2018 : création de l’association.
Mars 2018 : installation au château de Beaumesnil et acquisition des terres.
2019 : la crise du Covid ralentit temporairement le projet.
2020 : ouverture de l’École des Semeurs, première promotion d'étudiants.
Quelle est votre mission aujourd’hui ? En quoi cette dernière vous motive ?
Je suis directrice de l’École des Semeurs, située à Beaumesnil, en Normandie. L’école accueille chaque année deux promotions de 18 à 20 jeunes en décrochage scolaire. Elle leur propose une formation concrète en maraîchage biologique, articulée autour de la production, la transformation et la vente (marchés, magasin de producteurs). Nous menons aussi de nombreuses actions avec le territoire (paniers solidaires, ateliers de cuisine, etc.).
Ma mission est de veiller à ce que tout fonctionne : que l’équipe soit soudée, que les jeunes progressent.
Ce qui me porte au quotidien, c’est de voir à quel point l’école est reconnue et répond à un vrai besoin. Elle fait du bien au territoire et surtout, elle offre une véritable bouffée d’oxygène à des jeunes cabossés par leur parcours (harcèlement, échec scolaire, mal-être dans le système classique).
Nous organisons de nombreuses visites pour les ouvrir à une grande variété de projets et d’idées. La formation est complète : du maraîchage à la plantation, de la transformation (cuisine, bocaux, etc.) à la vente. Les jeunes découvrent toute la chaîne, de la graine jusqu’au consommateur.
Un souvenir de votre vie étudiante qui vous a particulièrement marqué ?
Être aujourd’hui directrice d’établissement, c’est une forme de revanche personnelle. J’ai toujours été une élève moyenne, avec des difficultés en orthographe et un peu de dyslexie.
Un autre souvenir... À l’Ircom, je devais valider le TOEIC pour obtenir mes deux diplômes (HEI et Ircom). Tout l’été, j’ai enchaîné les sessions d'examens, avec toujours le même score. Il ne me restait qu’une tentative en août.
Sur le trajet vers l’examen, j’appelle l’Ircom, persuadée que je ne réussirai pas. Ma famille m’encourage (on prie même sainte Rita !). Finalement, je tombe sur un sujet que j’avais déjà eu. Je me souvenais des réponses... et j’ai explosé mon score !
Un conseil aux alumni ?
Croyez en vos projets et ne lâchez jamais. La force du réseau Ircom est impressionnante.
40 ans, ça représente quoi pour vous ?
Je n’étais pas née !
40 ans c’est un beau chemin pour l’école malgré les épreuves, à travers les joies et les succès, l’Ircom peut être fière de son parcours, de ses valeurs, de l’accompagnement de tant de jeunes et de tout le bien qu’elle fait sur cette terre. C’est un beau parcours !

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